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Dimanche 29 mars 2020

 

Covid 19 – Confinement 2 :  La force de l’interaction 

Crédit photo : Soufiane Zaïdi 

Poser les maux pour faire naître les mots 

Depuis toujours l’écriture a été un refuge pour moi. J’ai remarqué aussi que l’envie, le besoin d’écrire était plus fort quand il y avait des émotions difficiles qui s’invitaient dans ma vie…
La semaine dernière,alors que j’étais dans ma cuisine, mon autre refuge, en train de préparer le repas, tout d’un coup, les mots se bousculaient dans mon esprit, il fallait absolument que je prenne le temps de les poser.
En les posant sur le papier, je déposais aussi les maux qui me tourmentaient. Cet exercice m’avait certes apaisé mais je n’avais pas imaginé que les donner à lire serait à ce point libératoire. 

Oser, c’est précieux

A me lire, vous n’imaginez certainement pas l’enfant hyper timide que j’étais, qui ne faisait pas le coloriage assise à sa table en grande section de maternelle parce qu’elle n’avait pas osé dire à la maîtresse qu’elle avait laissé ses feutres dans son cartable …
Alors, avec le temps, la vie, j’ai appris à l’être moins et je l’ai même certainement combattue en devenant plutôt hyper sociable, en développant une aisance dans le lien social. Mais ça c’est ce qui se joue à l’extérieur.
[Au tout début de mon activité, il y a 15 ans, prendre le téléphone pour appeler un prestataire était hyper difficile pour moi. J’ai dû redoubler d’effort pour combattre cette timidité. Ce n’est pas pour rien qu’il m’ait encore plus facile aujourd’hui de rédiger un mail à quelqu’un que je ne connais pas ou peu que de l’appeler … ]

Quand on est timide, il est difficile de se donner à voir, de se montrer, de se mettre en avant. Je parle volontiers, quand je dois définir, mon rôle, mon métier, d’une petite souris, une petite fourmi, qui travaille dans l’ombre.
Pourtant, pour avancer, pour progresser, il faut oser. Pour oser, il faut être encouragée. Et, très souvent ce sont mes amies qui me poussent, me donnent le courage. La semaine dernière encore c’est une amie qui m’a dit mais non, ne le garde pas pour toi, partage ce que tu as écrit. Avec ses mots, elle a été l’étincelle qui m’a donné le courage d’oser. Oser c’est précieux, ça ouvre le champ des possibles. 

La force de l’interaction 

En livrant mes maux, j’ai recueilli vos mots. Et quel cadeau !  Alors merci pour vos messages, vos témoignages, vos appels, vos encouragements.
J’ai réalisé, à l’occasion de cette première semaine de confinement, le lien social comme on le vit d’ordinaire s’était rompu. Une évidence est revenue frapper à ma porte. Mon métier est essentiel à mon équilibre. C’est dans le lien aux autres que je me réalise. J’ai alors mesuré toute la force de l’interaction. Sans ce lien, je perds pied.
Echanger avec vous a permis de faire circuler à nouveau cette énergie du partage. Je me suis reconnectée. J’ai pu me remettre au travail. Certes différemment. Parce que le moment est différent.

Crédit photo : Soufiane Zaïdi 

Il y a le temps que l’on consacre à accompagner les enfants dans le travail scolaire, à confectionner chacun des repas auxquels les enfants prennent pleinement part, mais j’ai réussi à me concentrer à nouveau sur le travail en cours. 

  

Accepter pour avancer 


J’ai eu besoin d’un temps d’acceptation, d’adaptation. Je n’ai pas encore rattraper tout mon retard, mais je monte à nouveau à mon bureau avec plaisir. Il joue une fois encore son rôle de cocon créatif. J’ai eu le plaisir de consacrer 2 après-midi à des rendez-vous téléphoniques en substitution aux rendez-vous présentiels qui avaient été programmés avant l’annonce du confinement. Ces moments d’échanges, de reconnexion m’ont fait un bien fou.

La liste des points en retard se réduit, la nouvelle liste des tâches à faire se remplit. Je retrouve mes marques. J’avance moins vite, mais j’avance !

Alors merci à vous, de m’avoir lu, de m’avoir témoigné votre affection, vos encouragements !!! Le lien social est un trésor d’humanité, essentiel à l’équilibre <3 . 

 

Crédit photo : Soufiane Zaïdi